Exploration. [Privé Lyov]

Alors qu'elle se promène dans les couloirs, comme à ses habitudes, Angélique sautille et gigote dans tous les sens sur le rythme de l'hymne de Kaedel.
Et comme à ses habitudes de fouineuse... euh... de petite curieuse, chaque porte qu'elle trouve, se voit MALENCONTREUSEMENT ouverte par des secousses étranges et inconnues.

"Ah ! Le bureau d'un professeur... Oups.
Ah ! La salle des profs... Oups.
Ah ! Le concierge... Oups."

Mais la dernière porte du couloir l'effraye.
A peine le petit tremblement se fait ressentir que celle-ci s'ouvre en fracas. Faisant ainsi enfin liberté a une famille de chauve-souris, une colonie d'araignées et un groupe de mille-pattes.
La petite, déteste tous ce qui concerne les petits insectes pas beaux et les animaux volants étranges. Elle glousse de peur en voyant l'horrible cortège s'enfuir de ce qui ressemble à un placard à balais.
Mais ce placard n'est pas comme les autres. Il parait bien plus vaste et long que les petits placards habituels.
Le courage, ou plutôt la curiosité remplaçant la peur, elle s'engoufre à l'intérieur.
Il y fait noir mais grâce à l'éclairage des couloirs qui penetre un peu dans la pièce, Angélique peut distinctement deviner les nombreux balais, loques à poussières et autres bric-à-brac ce nettoyage être disposés en rang le long des murs. Mais à peine a-t-elle fait quelques pas dans le sombre placard, que la porte se referme dans un grand 'clac'.
La petite sursaute mais ne crie pas.
Etrange.
A ses habitudes, elle aurait hurlé, tambouriné à la porte, crié de toutes ses forces.
Mais là, non. Quelque chose dans ce placard l'intrigue et lui donne l'envie de continuer à s'y enfoncer.

Hm.
Quel plaisir.
Quel plaisir, dites-moi, quel plaisir plus savoureux, oh oui, plus délicieux que la subtilité de la vodka ?
Hm, ce feu liquide qui vous lacère la gorge et vous déchire les tripes, qui vous fait tourner la tête, tourner, tourner comme un caroussel diabolique.
Hm.
Quel plaisir.
Voilà la porte du placard qui s'ouvre. Un peu de lumière dans l'obscurité.
Quelqu'un crie. Ah, ah. Les chauve-souris, tout ça. Il ne fallait pas les effrayer. La lumière, ça leur fait peur. Il fallait faire doucement.
Il fallait faire doucement.
La maison des araignées, tout ça.
Doucement.
Doucement, doucement les gorgées de vodka. Les yeux de miel qui brillent dans le noir, brillent, brillent. Illuminés par les effluves de l'alcool, illuminés par la violence éveillée depuis le fond des entrailles, hm.
Retour à l'instinctif.
Plus de lumière dans l'obscurité. Plus de lumière, la porte qui claque, et le noir complet. Quoi de mieux ? Quoi de mieux que le noir salvateur ? Les pas maladroits, là, dans le palcard. On entend tout ici. C'est dingue. Elle s'approche. Ouais, elle s'approche elle na pas du le voir.
Il se recule mais trop tard, dans le noir, elle se cogne contre lui.

D'un coup du bras il la repousse. Agacé.
"Mais regarde où tu vas ! Merde alors.", il dit.
La voix est à peine rauque, tout juste en train de changer. Abîmée. Moqueuse. Raillarde. Il roule un peu ses "r", c'est particulier. Et puis, il aime les jurons français.

Elle marche, doucement, comme pour ne pas réveillez un monstre enfuit dans les profondeurs des ténèbres du placard.
Elle a peur, c'est sûr, mais elle ne le montre pas.
Pendant sa plus tendre enfance, Angélique n'avait jamais aimé le noir. Probablement depuis que, toute petite, elle avait été terrorisée par une araignée qui se promenait sur sa tête lorsqu'elle avait visité, malgré l'interdiction formelle de ses parents, le grenier de sa petite maison.
Mais désormais, c'était tout autre chose.
Dans son cou, elle sentait un souffle. Une personne était là.
Elle se retournait.
Dans son cou, toujours ce souffle horrible...
Elle cria.
Elle a retenu ce cri depuis qu'elle est entrée, mais là, un petit quelque chose a fait que... Et voila, c'est partit.
Elle chancele, balbutie... et se cogne à quelque chose. Ou plutôt quelqu'un.
La personne sur qui elle a trébuché parle bizarrement.

Il la repousse et, l'air agacé, dit un juron.
"Mais RRegaRRde où tu vas ! MeRRde aloRRs."
Elle recule, l'air effrayé.
Qui est-ce ?
Ses yeux se dilatent à cause de la peur.
Elle tente de voir cet être qui l'a repoussé.
Ses yeux s'habituent peu à peu a l'obscurité et alors elle le voit.
Il a une tête bizarre. Un profil de Russe. A la main, une bouteille. De la Vodka.
Elle est pétrifiée mais arrive à souffler un petit...
"Qui es-tu ?"

Qui es tu. Hm, qui es tu.
Qui es tu ?
Tire la chevillette et la bobinette cherra.
Voilà qui je suis. Ah, ah. le Grand méchant loup des comptes pour enfants sages, qu'on lit le soir. Le soir, avant de s'endormir. Le petit chaperon rouge c'est l'histoire, l'histoire d'une pucelle qui se fait prendre de force par le loup. Le loup. Le grand méchant loup. Et la grand mère il paraît que c'est l'image de la mère qui refuse de vieillir, et qui se tape le loup pour montrer à sa fille qu'elle est désirable, elle aussi.
Enfin ça, ça c'est la version des adultes.
La version pour enfants sages elle est, elle est un peu plus poétique. Ouais.
La vodka par expemple, c'est poétique. La vodka c'est poétique. Merde alors.
Au fait, qui es tu ?

"Lyov.", il dit. "Et toi tu es ... ?"

Vu sa voix, vu sa voix elle doit être jeune, oui.
Plus jeune que lui, peut être. Peut être. Qui sait.
Et une gorgée de vodka, une. Hm. C'est le genre de chose qui vous réchauffe, oui, qui vous mets du baume au coeur, qui anihile vos pensées tout ça.
Et c'est terrible. Terriblement bon.
Qui tu es ?
Ah, ah. La bonne blague.

Il répond. Lyov, il s'appelle. Et ensuite il lui demande à son tour comment elle s'appelle.
"An... Angélique" elle lui dit.
Elle a peur. Elle tremble.
Qu'est-ce que ce garçon fait là ? Il doit avoir 15 ans, tout au plus, et il boit de la Vodka dans les ténèbres d'un placard.
Sa main tremble comme une feuille quand elle la lève vers le jeune garçon. Elle n'oublie pas sa politesse. En plus, le garçon a l'air d'être de bonne famille.
Enfin... boire de la Vodka dans le noir n'est pas une très belle preuve, mais il a petit truc qui glisse à l'oreille d'Angélique qu'il a des manières.
Elle arrive peu à peu à détendre les muscles de son bras auparavant crispé par la peur elle le dirige par petits acoups vers Lyov.
Elle est maintenant tout à fait habituée au noir et elle distingue bien les traits du jeune garçon.
Il lui fait peur.
Il est pas très grand, pas très musclé mais pourtant assez beau. D'une beauté effrayante.
Lui sourit. La situation a l'air de l'amuser.
Elle finit par
Elle lui tend enfin son bras en entiereté et arrive à esquisser un sourire.
"Enchantée." elle murmure.

Angélique. Bah alors, Angélique.
Il en aura fallu du temps, pour sortir ce pauvre petit nom.
Angélique. Comme c'est mignon.
Et il ricane. Ouais, ça le fait rire. Et puis la vodka dans son sang déploie sa gorge et le force à rire, comme tirant sur ses nerfs qui sont à vifs, il sent d'instinct la main dressée, là, juste là, qui attend qu'on la prenne.
Dans le noir, il hausse un sourcil. Une fille qui serre la main ?
Pourquoi pas.
Il lui serre la main, soyons fou. Il lui serre la main, une poignée vive et nerveuse, énergique, mais avec un rien de douceur, quelque chose qui sous-entendant la subtilité.
Il lui serre la main. Et il boit, et il boit.
Et il boit, une gorgée de Vodka.

"Pourquoi tu viens dans ce placard ?", il demande. Et il demande ça comme on demanderait à son voisin au cinéma, dis moi, toi, pourquoi tu viens voir ce film ? L'air de dire, que d'être dans le noir, dans un placard, c'est normal.
Et c'est normal.
Bien sûr.
Moi j'adore faire ça.

Il rigole. Un rire qui fait plutôt froid dans le dos. Un ricanement.
Elle, elle sourit, naïve.
Et puis il prend sa main et il la sert. Il la secoue. Il a l'air nerveux et plein d'énergie.
D'ailleurs, sa poignée de main le démontre bien. Il sert, nerveusement, énergiquement, d'une façon vive.
La petite ne s'y attendait pas. Elle est surprise de cette réaction hardie, subtile et pourtant accompagnée d'une certaine douceur.
Elle sourit. Elle ne sait pas pourquoi. Peut être car elle est heureuse de voir qu'elle avait raison. Il révèle ses manières.

Puis il boit. Une, deux, trois gorgées. On dirait qu'il rafolle de cette chose infecte qu'est l'alcool. Surtout la Vodka.

Il lui demande "Pourquoi tu viens dans ce placard ?" et elle a un petit rire.
Il a de l'humour Lyov. On dirait qu'il vient se promener ici tous les jours.
Puis ses pensées s'éclairent. Et si c'était le cas...
Elle lui répond.
"Je... Je sais pas trop en fait. Je suis entrée par curiosité et puis voila."
Elle se rapproche de lui, balaye de ses petits souliers la poussière qui se trouve au sol, puis s'assied.

"Ah ! Tu t'installes ..."

Il la distingue bien.
La lumière, juste le blanc de sa peau qui reflète à peine, à peine la toute petite lueur qui vient de l'espace, le tout petit espace là bas, entre le bas de la porte et le sol. C'est presque rien. Presque rien, oui. Mais ça suffit.
Et puis, quand on se transforme en chat, on voit dans la nuit.
On voit dans la nuit, c'est bien connu.
Alors il la regarde, curieux.

"C'est une bonne idée."

Et regardez-le qui l'imite. Il ne prend pas la peine d'essuyer le sol, il s'asseoit, bientôt là, en tailleurs là, juste en face d'elle, sa bouteille entre ses mains, entre ses jambes qui s'entrecroisent.
Ses genoux la touchent, elle.
Ses genoux la touchent.
Et ca l'amuse.
Il ricanne.
Sa voix, sa voix elle est un peu rauque. C'est la vodka, il paraît. Quand ça vous passe dans la gorge, là, que ça vous brule et que vous sentez tous vos sens qui se réveillent, qui se réveillent en sursaut. Bah, il paraît que c'est ça.
La tete tourne un peu.
C'est comme l'excitation ans les fetes foraines.
Les lumieres, tout ça.
Ca fait tourner la tête.
L'odeur des gens et celle du sucre des barbes à papa.
C'est tout ça qui ennivre. Bien, c'est comme de la vodka.

"Et ta curiosité est satisfaite ? Tu penses quoi de ce placard ?"

Il est encore plus charimatique, encore plus théâtral quand il boit tu vois, quand il boit et que ça commence à lui vriller le cerveau. Il est encore plus renardesque quand les vapeurs de l'alcool le bercent. Il est encore mieux.

"Ah ! Tu t'installes..." il dit. Comme si elle allait rester debout alors que cette odeur d'alcool, cette sensation humide que procure ce placard et le peu de lumière qui lui fait tourner la tête.
"Oui. Mais c'est pas très confortable."
Et assise, elle remue ses petites fesses comme pour rendre un coussin plus moelleux, mais en vain.
En tout cas, lui, a l'air d'aimer ce sol dur. Elle commence à croire qu'il passe le plus clair de son temps dans cette petite pièce toute moisie.
"C'est une bonne idée." et il s'asseoit en tailleur dans la poussière.
Entre ses jambes, il a posé la bouteille de sa répugnante ambroise. Et il joue avec le goulot de ses petites mains.
Ses genoux frôlent ceux de la petites.
Elle frissonne.
Elle ne peut s'empecher de se dire que ce petit ivrogne ne lui veut peut être pas que du bien.
Il commence à la questionner.
"Et ta curiosité est satisfaite ? Tu penses quoi de ce placard ?"
Un autre frisson la parcourt.
Elle ne sait pas. Non ! Elle n'est pas satisfaite. Ce placard est tout laid, tout noir, tout moisi. Son aventure n'est pas des plus passionante...
Mais elle sourit au petit Lyov. Elle n'a jamais su mentir mais essaye.
"Oui... au début j'avais peur. J'ai jamais trop aimé le noir. Mais maintenant que je le connais, j'ai plus trop peur."
Elle se mord la lèvre inférieure.
Mais bien sûr qu'elle flippe toujours ! Et ce môme qui boit ne l'aide pas à se rassurer...